En ouverture de la Conférence des donateurs qui s’est tenue à Montréal le 16 Septembre, le Secrétaire Général des Nations Unies, BAN KI MOON a appelé les donateurs « à accroitre leurs financements pour en finir pour de bon avec le sida, la tuberculose et le paludisme ». De même, le Premier Ministre Canadien, Justin TRUDEAU a exhorté les donateurs à faire des promesses de dons « avec compassion, ambition et optimisme pour un monde meilleur ». En promettant près de 13 milliards de dollars au Fonds mondial pour la période 2017-2019, les donateurs ont donné un signe encourageant de leur volonté de progresser vers la fin de ces trois épidémies d’ici 2030.

Les Etats-Unis, déjà premier donateur international au Fonds mondial, ont accru leur promesse de financement de 200 millions de dollars pour atteindre un engagement sur 3 ans de 4,3 milliards de dollars. Les deux tiers des pays européens traditionnellement donateurs au Fonds mondial ont augmenté leurs promesses de dons en monnaies nationales, permettant ainsi à l’Europe de conserver son rang dans les financements alloués au Fonds mondial alors même qu’elle fait face à de nombreux défis tant humanitaires, politiques, économiques et sécuritaires et qu’un dollar fort amoindrit sa place au sein des contributions mondiales.

« Nous célébrons aujourd’hui un grand succès du Fonds mondial, tant de pays donateurs ayant choisi de montrer leur détermination à en finir pour de bon avec les épidémies. Non seulement la plupart de donateurs traditionnels, mais aussi plusieurs pays bénéficiaires dont la situation s’améliore, ont tenu à montrer leur engagement et leur ambition pour le Fonds mondial et le combat contre les épidémies », souligne Laurent VIGIER, Président des Amis du Fonds Mondial Europe.

La France a fait le choix politique de maintenir sa contribution à hauteur de 1,080 milliard d’euros tout en annonçant une augmentation de 5 à 7% de l’effort bilatéral d’appui au Fonds mondial inclus dans cette annonce. Sans effort financier supplémentaire, elle demeure le second donateur au Fonds mondial, mais cède progressivement son leadership au Royaume-Uni qui, avec une promesse de 1,1 milliard de livres Sterling dont 200 millions maximum pour lutter contre le paludisme adossé aux investissements du secteur privé, devient le premier contributeur européen en volume pour la période à venir.

« Je suis déçu par la position française», déclare Laurent VIGIER. Depuis la création du Fonds mondial, la France a toujours fait plus que sa part pour témoigner de sa détermination et de sa solidarité envers les plus pauvres touchés par ces trois épidémies. En n’annonçant pas une hausse de ses contributions à venir pour la période 2017-2019, c’est l’exemplarité de la constance de la France dans sa détermination à aider les plus pauvres qui est atteinte. Une augmentation même symbolique de la promesse de la France, surtout dans le contexte difficile que nous connaissons aujourd’hui, aurait eu un retentissement incroyable auprès de la communauté internationale et aurait insufflé – à tous – encore plus d’espoir dans la possibilité d’un monde meilleur», explique Laurent VIGIER. « D’autres choix financiers sont possibles et j’espère que la France reverra très rapidement à la hausse son engagement envers le Fonds mondial et plus largement son investissement dans la santé mondiale ».