1er Décembre 2008, Journée Mondiale contre le Sida
Exposition multimédia Musée de l’Homme

– RENAITRE A LA VIE-

 

Discours introductif de Michèle BARZACH,
ancien ministre, présidente des Amis du Fonds Mondial Europe

 

C’est avec une très grande fierté et beaucoup de plaisir que j’accueille en cette journée mondiale contre le sida le Professeur Michel KAZATCHKINE, Directeur exécutif du Fonds Mondial, les professeurs Françoise BARRE SINOUSSI et Luc MONTAGNIER et Monsieur Bernard KOUCHNER, Ministre des Affaires étrangères et européennes.

Nous sommes réunis aujourd’hui pour célébrer tous ceux qui luttent contre cette maladie qui ravage la planète depuis plus de 25 ans : les malades, leurs familles et les associations qui les soutiennent, les chercheurs et les médecins et personnels de santé, les organisations internationales soutenues par les pays qui se sont engagés contre cette épidémie. 33 millions de personnes vivent aujourd’hui avec la sida dans le monde et autant en sont mortes au cours des dix dernières années.

Le 1er décembre de chaque année est ainsi un jour de mémoire et nous sommes nombreux ici ce soir à nous souvenir des années si désespérées du début de l’épidémie et de tous ceux qui nous ont quitté.

C’est également un jour de bilan. Nous pouvonsmesurer le chemin parcouru depuis le jour où vous, Françoise et vous, Monsieur Montagnier avez identifié le virus. Nous sommes tous très heureux de vous rendre hommage pour le prix Nobel de Médecine que vous recevez aujourd’hui et qui non seulement consacre vos travaux de recherche et cette incroyable aventure de la recherche, mais qui récompense également votre investissement humain en faveur des plus pauvres frappés par cette maladie dans les pays en développement.

C’est aussi un jour d’espoir, cette exposition en témoigne. Il y a une dizaine d’années, personne ne croyait en l’arrivée des traitements anti-rétroviraux dans les pays en développement. Personne ne croyait que les populations les plus démunies seraient en mesure de suivre ces traitements si contraignants. La France s’est battue, seule avec quelques autres, pour que cela advienne. Elle s’est battue pour que le Fonds Mondial existe, elle le soutient financièrement en tant que second donateur. Le Fonds Mondial est maintenant le principal financeur de l’accès aux traitements dans les pays endémiques.

Aujourd’hui près de 3 millions de personnes reçoivent des traitements anti-rétroviraux et « renaissent à la vie ». Ces photographies magnifiques des photographes de l’agence Magnum missionnés dans neuf pays différents par le Fonds Mondial témoignent de l’effet salvateur des traitements quatre mois après la première prise de médicaments sur des personnes atteintes par la maladie. Elles permettent très concrètement de mesurer l’impact de ces traitements sur l’état de santé des malades, sur leur envie de vivre et leurs espoirs, sur leurs craintes, leurs projets et ceux de leur famille. Les témoignages qui accompagnent ces photographies sont poignants et les espoirs de ces personnes nous obligent.

Nous devons leur assurer ces traitements tant qu’ils en auront besoin, et sommes encore loin de traiter tous ceux qui en ont besoin. Une personne sur deux attend encore le traitement qui lui permettra de vivre une vie normale, de travailler, d’aller à l’école, de mettre au monde des enfants, sans risque de lui transmettre le virus…

C’est pourquoi, plus que jamais, aujourd’hui est un jour de mobilisation. La crise financière qui pèse sur le monde ne doit pas entraver la poursuite de nos efforts pour permettre aux plus démunis de vaincre la maladie. Nous devons tenir les engagements politiques et financiers que nous avons pris envers les populations sous traitements et envers celles qui ne sont pas encore traitées et qui ne peuvent plus attendre.