03 décembre 2013
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WASHINGTON D.C. – Les donateurs rassemblés à la conférence de lancement de la quatrième reconstitution des ressources du Fonds mondial ont annoncé aujourd’hui des promesses de dons à hauteur de 12 milliards de dollars US pour les trois prochaines années, la somme la plus importante jamais engagée en faveur de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Ces promesses de dons représentent une progression de 30 pour cent par rapport aux 9,2 milliards de dollars US qui avaient été promis en 2010 pour la période 2011/2013. Dans leur allocution faite à la conférence des donateurs aujourd’hui, plusieurs partenaires ont mis en avant la détermination du Fonds mondial à attirer de nouveaux engagements pour les trois prochaines années afin de venir à bout de ces maladies.
« Les choses ont débuté sous les meilleurs auspices », a déclaré Mme Nafsiah Mboi, la Présidente du Conseil d’administration du Fonds mondial, qui présidait la séance de promesses de dons. « Je remercie tous nos partenaires du fond du cœur pour ces efforts. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à nous mettre au travail. »
Mark Dybul, le Directeur exécutif du Fonds mondial, a déclaré en clôture de la conférence de lancement de la reconstitution des ressources : « Les idéaux du 21e siècle qui ont présidé à la création du Fonds mondial n’ont jamais été plus vivants : partenariat, partage des responsabilités et obligation mutuelle de rendre des comptes. Il s’agit, à bien des égards, d’une reconstitution de l’espoir, d’une élévation de l’esprit humain. »
L’ambiance de détermination optimiste lors de la séance de promesses de dons transparaissait parfaitement dans le discours d’ouverture prononcée par l’ambassadrice Samantha Power, la représentante permanente auprès des Nations Unis du Gouvernement des États-Unis, l’hôte de cette quatrième conférence de reconstitution des ressources.
« Nous pouvons en venir à bout, a-t-elle déclaré. De bonnes choses voient le jour lorsque des organisations multilatérales et des gouvernements nationaux travaillent en collaboration avec des scientifiques, des philanthropes et la société civile. De bonnes choses voient le jour lorsque nous partageons les responsabilités et que nous refusons d’abandonner. Mais surtout, de bonnes choses voient le jour lorsque nous accordons toute sa valeur à chaque vie humaine et que nous respectons les droits et la dignité de chaque être humain. »
Les contributions annoncées aujourd’hui viennent de 25 pays, de la Commission européenne, de fondations et d’entreprises privées, ou encore, d’organisations confessionnelles.
Lundi, le Président Barack Obama a exhorté les autres pays à faire le pendant de la contribution des États-Unis, de manière à dégager les moyens nécessaires. Il a ajouté que les États-Unis – le principal donateur du Fonds mondial – tiendraient leur promesse de verser un dollar chaque fois qu’un autre bailleur de fonds en verserait deux d’ici septembre 2014.
Lors de la conférence des donateurs de ce jour, les États-Unis ont annoncé le chiffre de 4 milliards de dollars US, étant entendu que ce montant serait revu à la hausse à mesure que de nouvelles promesses arriveront, jusqu’à un maximum de 5 milliards de dollars US. Certains pays participants qui ne pouvaient pas faire de promesse aujourd’hui ont indiqué qu’ils prévoyaient de le faire dans les prochains mois. Plusieurs donateurs de premier plan ont annoncé leurs promesses ces derniers mois, dont quelques-uns juste avant le lancement de la reconstitution des ressources.
Le Gouvernement du Japon a annoncé aujourd’hui une contribution de 800 millions de dollars US, soulignant ainsi son engagement solide et durable à l’égard du Fonds mondial. Le Canada a, pour sa part, indiqué qu’il allait verser 612 millions de dollars US pour la période 2014/2016.
L’Allemagne a également annoncé la signature d’un accord contraignant portant sur une contribution de 600 millions d’euros pour la période 2014/2016, ce qui s’inscrit dans la logique d’une promesse antérieure. La chancelière Angela Merkel a affirmé cette semaine dans un message vidéo que l’appui de longue date de l’Allemagne ne faiblirait jamais.
Ces derniers mois, la France, le Royaume-Uni et les pays nordiques avaient également annoncé de nouveaux engagements majeurs en faveur du Fonds mondial.
Ainsi, en juillet, le Président François Hollande avait indiqué que la France verserait 1,08 milliard d’euros (1,5 milliard de dollars US) au Fonds mondial pour la période 2014/2016, réaffirmant par-là son solide engagement en dépit d’un climat financier des plus tendus. La France est le deuxième donateur du Fonds mondial depuis la création de ce dernier en 2002.
En septembre, le Royaume-Uni a annoncé à l’Assemblée générale des Nations Unies qu’il apporterait un milliard de livres sterling (1,6 milliard de dollars US) au Fonds mondial pour la période 2014/2016, ce qui constitue la deuxième promesse de dons faite par un gouvernement à ce jour après celle des États-Unis.
L’engagement britannique vise à encourager d’autres donateurs à revoir à la hausse leurs propres promesses, puisque le pays entend débloquer des crédits supplémentaires pour chaque contribution reçue par le Fond mondial. Dans cette optique, la contribution du Royaume-Uni atteindra au maximum dix pour cent du total recueilli par le Fonds mondial.
De leur côté, les partenaires issus des fondations et des entreprises du secteur privé ont aussi dévoilé une révision à la hausse des moyens qu’ils entendent allouer à la lutte contre ces trois maladies.
Lundi, Bill Gates a annoncé que la Fondation Bill et Melinda Gates donnera jusqu’à 500 millions de dollars US au Fonds mondial pour la période 2014/2016. Cette somme reprend les 300 millions de dollars US annoncés précédemment auxquels viennent s’ajouter jusqu’à 200 millions supplémentaires qui seront dégagés à proportion des engagements pris par les autres donateurs.
(RED) a indiqué que sa contribution se monterait à 40 millions de dollars US pour les deux prochaines années. D’autres entreprises et des organisations confessionnelles ont également fait des promesses importantes, à l’instar de Chevron, BHP Billiton Sustainable Communities, Vale, Ecobank, Takeda Pharmaceutical Company, ou encore de l’Église méthodiste unie et du Secours luthérien mondial.
Dégager de nouveaux moyens pour les trois prochaines années aidera le Fonds mondial, aux côtés de ses partenaires, à approcher du moment où ces épidémies seront maîtrisées. Celles que les scientifiques qualifient d’épidémies à grande échelle deviendront alors des endémies de faible intensité et passeront du statut d’urgences sanitaires mondiales à celui de problèmes de santé gérables.
« Nous devons adopter une démarche globale, a déclaré l’ambassadrice Power. La tuberculose est la principale cause de mortalité parmi les personnes vivant avec le sida et 80 pour cent des décès dus au paludisme interviennent dans à peine 14 pays. »
Avant de conclure : « Nous sommes enfin arrivés au point où nous pouvons entrevoir un avenir dans lequel le sida, la tuberculose et le paludisme ne prélèveront plus leur tribu en millions de vies chaque année ».